Alexandre Saillard – Promo 2020

Quel parcours as-tu suivi avant de rejoindre l’ISCOM ?

Avant de rejoindre l’ISCOM, je sortais d’un BAC Littéraire et je suis allé en Licence d’Information et Communication dans une fac publique, l’Université Blaise Pascal à Clermont Ferrand, où j’ai fait mes trois années de Licence. En suite je me suis dirigé vers l’ISCOM pour faire REP, donc Relation Presse, Publique et Événementiel. J’ai dû faire une troisième année en REP pour aller en suite en PRM, Public Relation Management. C’est lors de ma cinquième année que je me suis délocalisé de Lyon, parce que j’étais à Lyon quand je suis arrivé à l’ISCOM, à Paris pour faire le Master 2 Influence et Réputation de l’Évènement.

Comment as-tu choisi cette spécialisation ? Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir ces domaines ?

Parce que quand j’ai quitté le lycée je voulais être attaché de presse pour des célébrités et j’avais une passion et un attrait pour les réseaux sociaux, donc j’ai mêlé célébrité et internet : ça faisait influenceur, créateur de contenus. Quand j’ai fait toute mon étude de marché des autres écoles, EFAP, Sup de Com, Sup de Pub, ISEG, c’est l’SCOM où j’ai vu le plus de répondant, c’était il y a quelques années maintenant et pourtant il n’y avait pas encore beaucoup de connaissance en influence dans les écoles et c’est à l’ISCOM que j’ai retrouvé le plus de répondant dans les portes ouvertes, etc. Par rapport aux parcours proposés il y avait déjà en REP et en PRM pas mal de cours lié à la budgétisation, aux relations publiques et aux relations presses, qui sont les premiers métiers qui permettent de se rapprocher de l’influence. Il y avait aussi des cours orientés stratégie, un peu de lobbying, de réputation de marques, etc. Toutes ces disciplines où l’influence était sous-jacente. Petit à petit quand je suis rentré dans le parcours, l’École à évoluer en même temps que les étudiants et avec son temps, c’est ce que j’ai aimé aussi. Quand je suis passé de REP à PRM et à Influence et Réputation de l’Évènement, au final il y avait des cours d’influence qui commençaient à se mettre dans les cycles, preuve en est : j’ai moi-même assuré les cours d’influence à Paris. J’ai trouvé ça cool cette adaptabilité de l’ISCOM dans ses parcours et au fur et à mesure des semestres et des années.

Comment s’est déroulé ta première insertion professionnelle ?

C’est grâce au fait qu’en quatrième année j’ai fait mon stage de fin d’étude dans l’agence et plateforme d’influence Reech. Ils m’ont gardé en alternance pendant la cinquième année et en suite j’y suis resté en CDI. Donc grâce à mon stage et mon alternance de quatrième et cinquième année à l’ISCOM j’ai pu déboucher tout de suite sur mon premier CDI, de directement évoluer là-bas et d’avoir une insertion professionnelle sans problème.

En quoi consistait ce premier pas dans le monde du travail (missions, responsabilités, objectifs) ?

Comme j’étais déjà dans l’entreprise depuis un an et demi grâce au stage et à l’alternance que l’ISCOM m’avait permis de faire avant d’entrer dans le monde du travail, finalement j’y étais déjà dans le monde du travail grâce à cette entreprise que je connaissais bien. J’étais déjà passé par deux autres postes : En stage, j’étais influence manager donc je m’occupais des castings, etc. L’année de l’alternance j’étais chef de projet. Après, je ne voulais plus être chef de projet mais je voulais bien rester en CDI chez Reech. Ils étaient d’accord pour me garder, du coup on a coconstruit une fiche de poste ensemble, c’est-à-dire que je ne voulais plus être chef de projet mais je voulais continuer à impulser une expertise influence aux équipes. Donc pour mon premier poste en CDI j’ai eu la chance de pouvoir coconstruire ma fiche de poste avec Guillaume Doki-Thonon, qui est le CEO de Reech. On a créé un poste qui s’appelait influencer strategic manager : j’apportais mon soutien aux commerciaux et aux chefs de projet sur le choix des talents, sur le relationnel avec les gros talents et les grosses agences avec lesquelles ont travaillaient, sur l’aiguillage des creative (des planner strat) qui à l’agence avaient un regard de concept créatif niveau publicitaire. Sauf qu’en influence on ne peut pas juste faire des pubs classiques, donc j’apportais mon regard pour changer ou adapter les concepts que sortaient les créatifs pour l’adapter à l’influence pour que ce soit plus organique, plus naturel, plus apprécié et plébiscité par les audiences. C’était un rôle de consultant créatif spécialisé en influence pour toutes les équipes.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui j’ai continué sur ce volet-là puisque je me suis fait démarcher il y a quasiment deux ans par un cabinet de recrutement, qui s’avérait recruter pour l’agence Follow, chez qui je suis encore aujourd’hui. Il cherchait soit un talent manager, soit un chef de projet. Je voulais aller chez Follow mais pas pour être chef de projet, à la rigueur talent manager pourquoi pas. Je leur ai dit ce que je faisais chez Reech, que j’étais consultant en influence et que j’étais un peu un expert qui venait conseiller tous les chefs de projet et tous les commerciaux pour faire les meilleures campagnes d’influence possible sur le marché. Ils m’ont rappelé le lendemain matin en disant « On fait pareil, on ne te prend ni en talent manager, ni en chef de projet, mais on te prend sur ce poste-là et on l’adapte à Follow ». Donc je suis arrivé en influencer strategic manager et en plus de m’occuper de conseiller les chefs de projet et les commerciaux sur les meilleurs talents, sur les prix, sur les droits, etc. je m’occupais aussi de recruter les nouveaux talents qui arrivent chez Follow. Comme ça a très bien marché au bout de trois mois, on m’a confié un pôle, donc ça fait un peu plus d’un an que je suis directeur de casting : je m’occupe de toute la partie casting, contact, négociation, contractualisation, relationnel et image de Follow envers tous les acteurs de l’influence. Dès qu’on a une campagne en influence chez Follow et qu’on a besoin de talents, quelqu’un de mon équipe ou moi-même s’occupe de réaliser un casting, le présenter et le défendre auprès du client et quand c’est validé, c’est nous qui contactons, négocions et contractualisons tous les talents.

Tu as travaillé en tant qu’auto-entrepreneur ?

Depuis la fac, je suis passionné par l’influence. J’ai 26 ans et ça fait 6 ou 7 ans que je fais de l’influence puisque mes stages étaient orientés en influence. J’ai choisi de m’expertiser et de me spécialiser. Quand je retournais en cours après les stages, le prochain était plusieurs mois plus tard et je trouvais qu’il fallait être très impliqué dans le marché pour connaître les prix, savoir quel influenceur est avec quel agent, etc. Ça me dérangeait de ne pas pratiquer le métier pendant les cours, donc j’ai créé un statut d’auto-entrepreneur à la fin de ma licence, quand je suis arrivé à l’ISCOM. J’utilisais ce statut pour accompagner les marques de bijoux, faire de premières collaborations en influence, j’ai fait peu de consulting pour des marques. Après, pendant deux ans je me suis occupé de Ben, de « Ben HPTS », créateur de contenu sur YouTube et sur Instagram. À la fin de mes études à l’ISCOM, j’ai fait deux ans d’intervention à l’ISCOM, EFAP et ISEG sur de la stratégie de communication d’influence en parallèle. Cette année j’ai arrêté par manque de temps, j’aimerais bien reprendre l’année prochaine !

Est-ce que tes différentes expériences se complètent aujourd’hui ?

Tout se complète parce que premièrement j’ai voulu voir tous les leviers de l’influence en commençant avec mon stage chez l’annonceur, après j’étais en agence de talents, après j’ai été freelance, après je suis allé sur une plateforme, Reech donc, toujours en influence, maintenant je suis dans une agence qui mêle les deux, talents et influence. J’ai essayé de faire pas mal de postes pour être sûr que l’influence me plaise, mais au-delà de ça, parce que je savais déjà que ça me plaisait, j’ai vraiment pour ambition d’être parmi les meilleurs du secteur donc je voulais voir toutes les professions pour être sûr d’avoir tous les tenants et aboutissants. Aujourd’hui en tant que directeur de casting, si je deal avec des talents manager pour acheter leurs talents sur mes campagnes, je veux connaître leur métier, je veux savoir quels sont les enjeux, quels sont leurs avantages, inconvénients, leurs contraintes. De même, quand je deal avec un chef de projet sur une campagne, avec un commercial ou avec un directeur marketing chez la marque, parce que j’aurai déjà vu tous ces autres métiers-là. Donc premièrement ça me permet de m’expertiser en connaissant tous les métiers, parce que je les ai quasiment tous fait dans le secteur, et la deuxième chose, parce que je voulais être talent manager : j’ai fait ça parce que je voulais être attaché de presse pour des célébrités, puis agents. Talent manager c’est ce qui ressortait le plus côté influence. C’est toujours une idée que j’ai en tête, peut-être qu’un jour je reprendrai le talent management, parce que je pense que c’est là qu’on apprend le plus dans le secteur.

Quelles compétences sont d’après toi nécessaires pour réussir dans ces domaines ?

Déjà, le relationnel, puisque l’avantage de l’influence marketing c’est qu’on ne travaille pas avec un canal de radio ou avec des magazines « papier », on ne travaille qu’avec des humains ; que ce soit les annonceurs, que ce soit les gens en agence ou les talents. Si le talent a une collaboration pour demain avec un événement, mais qu’il vient de subir une rupture, un décès ou autre, et qu’il fait quand même sa collab le lendemain, il se fait démonter et ruiné par son audience parce que on s’associe à une image personnelle de quelqu’un, on ne s’associe pas uniquement à quelqu’un qui est créateur de contenu. Quand une marque choisie de s’associer à un influenceur, il le choisit aussi pour sa vie personnelle qu’il partage. Il y a toujours un côté très humain à avoir, une compréhension des enjeux, ce n’est pas uniquement un panneau publicitaire uniquement : on fait des collab en effet mais parce que le talent fonctionne, et s’il fonctionne c’est parce qu’il a plus ou moins partagé sa vie privée et a été proche de sa communauté etc.

En découle la deuxième chose importante c’est la négociation commerciale. C’est hyper important parce que ce soit dealer un budget quand on est en agence ou négocier la meilleure rémunération pour son talent quand on est talent manager, ou négocier les meilleurs prix quand on est côté marque, et qu’on veut payer moins cher les talents, forcément la partie commerciale et négociation est très importante. Ça va avec le relationnel parce que si tu es quelqu’un de très renfermé, qui n’a pas d’aptitude « innée » pour être suffisamment à l’aise dans les négociations, ce n’est pas un défaut, mais c’est une qualité qui ne demande qu’à être réveillée !

La troisième et dernière chose que je dirais à minima, c’est la curiosité, parce que tous les trimestres, tous les 6 mois on a un réseau qui arrive en tendance, il y a BeReal qui arrive, il y avait Twitch, il y a eu Tik Tok… ; il faut être au courant des nouvelles lois, il faut être au courant des nouveaux cadres que l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) ou l’État donne à l’influence ; des nouvelles campagnes qui sont sorties, de ce qui a « flopé », de ce qui a « topé »… Il faut une grosse capacité à être curieux pour ne pas stagner.

Avec le recul, quel(s) conseil(s) tu pourrais donner à quelqu’un qui aimerait se lancer dans tes pas ?

Déjà, toujours « mettre les deux pieds dedans » ! C’est mon mantra : je n’aime pas faire les choses à moitié et je me dis quitte à être un peu dérangeant, ou un peu opportuniste, autant l’être à 100%. Quitte à mettre un pied dedans, autant mettre les deux !

Je conseille toujours d’avoir un minimum de bagou, et si on en a pas naturellement, parce que c’est beaucoup de relationnel, beaucoup de réseau, et parce qu’on n’a pas toujours 100% confiance en soi pour aller dealer de grosses sommes, pour aller contacter tel influenceur, ou telle marque etc, on peut pratiquer le fameux truc du développement personnel : le « fake it until you make it » (« fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives »), se mettre dans un rôle expert de son sujet, sans l’être vraiment encore, faire croire qu’on l’est, et petit à petit le rôle n’est plus un rôle et on devient cette personne qui est experte de son sujet. C’est du marketing !  

Une réussite que tu aimerais partager ?

Des collaborations dont on est content parce que l’on a fait des sold out chez la marque parce que nos talents ont bien marché. Par exemple l’année dernière on était très fier chez Follow, avec la marque premium/luxe Isabel Marant, qui n’avait jamais fait d’influence, jamais dépensé en création de contenu avec des influenceurs, et on leur a dit « on aimerait envoyer des talents à Coachella, que vous financiez ce voyage et que vous payiez nos talents » un peu osé donc ! La marque n’avait jamais fait un seul poste sponsorisé et on leur a demandé de payer tout un voyage et nos talents. Ça tombait bien car ils souhaitaient remettre au goût du jour les baskets à talon chez la femme. C’était une pièce qui fait débat dans la mode mais on l’a quand-même fait. On a envoyé plusieurs talents à Coachella avec cette chaussure qu’ils ont portés : ça a hyper bien marché et derrière on a eu Noholita, Léna Situations, etc. qui ont commencées à porter cette paire-là alors que ce n’étaient pas des talents que l’on avait contractualisés, mais le mouvement était lancé. On s’est retrouvé top 1 dans la presse avec tous les médias qui en parlait, tous les utilisateurs en stories, sur Twitter, Instagram, voulaient se procurer la paire. Il y a eu beaucoup de ventes. On était particulièrement content parce que Follow est une agence avec une ADN de mode, de luxe, de beauté et de lifestyle et on a réussi à faire ce que l’on savait faire : remettre au goût du jour une pièce et (re)lancer une mode sur un objet pas des plus sexy. Ça a plu et on a réussi à recréer une hype autour d’un sujet très Follow.

Un mot sur tes interventions auprès des étudiants à l’ISCOM ?

En un mot : « apprentissage ». Quand bien même que c’était moi l’intervenant, j’ai appris, alors que je devais apprendre aux autres ! Pour moi avoir été intervenants (et continuer dès que je pourrais), ça a été une des expériences les plus enrichissante que j’ai pu faire, parce que j’ai commencé alors que j’avais le même âge, voire même j’étais plus jeune, que mes étudiants, j’ai directement commencer par des Master 2 à l’EFAP et à l’ISCOM, et du coup il a même un moment où j’avais pas encore mon diplôme et j’étais déjà intervenant ! Il y avait ce truc de devoir avoir réponse à tout, sinon les étudiants vont penser que l’école a pris un petit jeune qui va sûrement pas coûter trop cher et qui n’est pas du tout pertinent sur son sujet. Il fallait que j’incarne, il fallait que je « fake it until you make it » 😉 le rôle de quelqu’un totalement expert de son sujet, peu importe son âge. Surtout qu’au premier cours je voyais défiler sur mon LinkedIn les profils de tous les étudiants que j’avais en face de moi. Au final, en deux ans, j’ai beaucoup appris parce que j’étais obligé d’avoir réponse à tout, si tu es en face de ton intervenant et qu’il n’a pas réponse à tes questions tu te dis « qu’est-ce que je fais là, je paye une école et l’intervenant n’est pas capable de me répondre !? ». Il y a une crédibilité à avoir. Finalement c’était plutôt apprécié qu’un intervenant en influence soit adapté en termes d’âge et d’expérience. En plus, je sortais de l’École donc je savais ce que je n’avais pas eu dans les cours et que j’avais envie de donner dans mes cours.

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