Baptiste Maurel – Promo 2004

Quand vous étiez à l’ISCOM, qu’est-ce qui vous a amené à vouloir faire ce que vous faites aujourd’hui, quelles ont été les étapes dans la définition de votre projet professionnel ? 

Je me suis soucié très tôt, enfant, de la différence entre ma vie et celles des autres. Certainement parce que mes parents m’ont permis de ne jamais perdre de vue que les enfants dès leur naissance ne vivent pas dans le même monde. Adolescent, j’ai fait partie des Porteurs de Flambeau cadets, les scouts de l’Armée du Salut. Mon premier engagement volontaire a été au lycée, au sein de l’Union nationale lycéenne, l’UNL, le syndicat lycéen. S’en sont suivis des engagements dans un mouvement politique, une fédération d’éducation populaire… C’est cette préoccupation pour les autres qui m’a amené à opter pour la communication et à choisir une école qui propose une approche plurielle conciliant culture générale, communication humaine et la formation aux métiers de la communication.

Mes années à l’ISCOM ont renforcé le goût des autres. J’ai d’abord voulu me tourner vers la communication interne, par curiosité de la culture d’entreprise et du collectif. Ce qui m’a amené à effectuer un stage en deuxième année auprès du Responsable de la communication interne de France Télécom, aujourd’hui Orange, au sein de la Direction régionale Languedoc-Roussillon de l’opérateur historique. Et c’est un autre stage, toujours en deuxième année, qui a été déterminant pour ma vie professionnelle au sein de l’agence conseil en communication publique Anatome à Montpellier. J’ai pu collaborer à des projets de communication publique autour des mobilités. J’ai effectué mon stage de fin d’étude à la Ville de Montpellier, ma ville natale alors que j’étais en 4ème année à ISCOM Paris. Un concours de circonstances, alors que j’avais candidaté pour un stage chez TBWA\Corporate à Paris, j’ai décliné une proposition de stage en relations-presse, parce que je souhaitais collaborer à des projets plus transversaux de communication globale. Ce que j’ai pu faire à la Ville de Montpellier. Et mon mémoire de fin d’étude sur la communication de Montpellier comparée à celle de Toulouse et de Marseille y a contribué. L’ISCOM nous encourageait à varier les expériences de stage chez l’annonceur et en agence. Et cela a joué sur la définition de mon projet professionnel, tout comme les recherches appliquées que nous devions réaliser sur les thèmes qui nous intéressaient. Mes parents m’incitant à me déplacer pour rencontrer les professionnels. Ce sont les échanges avec les intervenants, les professionnels rencontrés et les évènements autour de la communication qui m’ont permis de peaufiner mon projet professionnel. J’ai vécu ces années ISCOM comme des années où tout était possible parce que l’école et notamment la directrice Marie-Hélène Dugas nous suivait sur à peu près tout. Et finalement, en empruntant des chemins de traverse, j’ai retrouvé mes idéaux en faisant de la communication publique un métier. En avril 2004, Georges Frêche alors Maire de Montpellier devenait Président de la Région Languedoc-Roussillon et j’ai suivi ses équipes à la Région !

Quel parcours avez-vous suivi après l’ISCOM ? En quoi consistait votre premier job (missions, responsabilités, objectifs) ?

J’ai rejoint les toutes nouvelles équipes de la Direction de la communication de la Région Languedoc-Roussillon le 1er septembre 2004. A l’époque la communication était organisée en silo et j’ai intégré le pôle édition en tant que chargé d’édition. Le pôle avait pour mission d’accompagner et produire la communication print de la Région. Il s’agissait de réaliser et de concevoir des outils tels que dépliants, brochures… en lien avec une agence conseil que je connaissais bien : Anatome ! C’était passionnant, car nous définissions alors la nouvelle ambition de la Région Languedoc-Roussillon sur de nouvelles compétences acquises par l’acte II de la décentralisation telles que le transfert de la formation professionnelle ou l’organisation des transports ferroviaires régionaux et de grands travaux. De nouvelles responsabilités m’ont été très vite confiées telles que l’accompagnement de la communication médias, la signalétique des bâtiments et le lancement de la marque ombrelle Sud de France ! J’ai pu mettre à profit ce que j’avais appris à l’ISCOM, de mes enseignants, de mes recherches et de mes stages. Je me souviens des contacts avec les régies pub, l’élaboration des plans médias jusque tard dans la nuit et les tournées sur le terrain avec les prestataires pour vérifier les réseaux d’affichage… J’étais jeune et travailler le week-end ne me faisait pas peur.

Quelles compétences et softskills sont d’après vous nécessaires pour travailler dans votre domaine ? 

Une très bonne culture générale, une grande curiosité, le goût des autres, le sens de l’intérêt général et la passion du service public, c’est à dire vouloir accompagner les gens au quotidien autour de services essentiels à la vie qui ne doivent pas être marchands tels que l’éducation, le cadre de vie, les mobilités du quotidien, l’eau, la santé… Je rajouterai qu’il est essentiel de s’intéresser aux modes de vies qui évoluent sans cesse, à ce qui génère les inégalités pour mieux les corriger… Et surtout faire preuve d’écoute, de gentillesse et d’humour ! Rire est mon meilleur atout pour faire face à toutes les situations ! L’humilité, la confiance et la loyauté sont de petites graines à semer et qui se révèleront gagnantes.

Avec le recul, quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner à quelqu’un qui souhaiterait marcher dans vos pas ? 

Les rencontres sont déterminantes et les échanges très précieux pour apprendre de l’expérience des autres. S’intéresser aux grandes questions de notre époque, aux débats, lire et se documenter. Lire la presse quotidienne qui donne la parole aux différents points de vue, bouquiner très régulièrement sur les sujets de société. Faire « l’éponge », c’est à dire saisir toutes les balles qui se présentent. La vie étudiante est un temps extraordinaire d’apprentissage. Et ne jamais oublier tout au long de notre parcours, que nous sommes des éternels apprentis. Nous apprenons tous les jours, des autres et de la société.

Quel est votre plus gros succès professionnel ? Votre plus grande difficulté ?

Du tac au tac : avoir accueilli Lucie, une étudiante en stage en 2016, l’avoir recruté ensuite en renfort temporaire et l’avoir positionné après un contrat d’emploi d’avenir sur un poste permanent créé en 2020 de chargée de communication médias et nouveaux médias et animation de communautés. Il n’y a pas de meilleure formation et cela a permis bien des succès, notamment d’avoir une page sur un réseau social qui touche encore aujourd’hui plus de 20% de la population de son territoire et de nouveaux moyens de communication ! Il n’y a pas de succès sans travail d’équipe !

Le défi permanent, c’est de rappeler que la communication est un métier, qu’ancrer la communication dans le réel requiert un travail de fond et que ce n’est pas parce que je m’occupe de la communication que je n’ai pas mon mot à dire sur un projet en tant que tel. La communication ce n’est pas que promouvoir un projet, c’est créer les conditions du succès de ce projet ! La communication est une fonction très stratégique, et dans le secteur public, c’est un service public en tant que tel ! Le non-recours aux prestations sociales atteint fréquemment des niveaux supérieurs à 30 % dans les pays européens. Ainsi en 2016, 50% des personnes seules éligibles au minimum vieillesse ne percevaient pas cette prestation ! C’est dire qu’il reste encore à faire du travail pour faire connaître à la population ses droits les plus élémentaires !

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